RCA : la manipulation derrière le conflit religieux.

RCA : la manipulation derrière le conflit religieux.

Continuiamo la nostra analisi sulla Repubblica Centroafricana con un interessante articolo di Annamaria Ronca che in qualità di Responsabile e Amministratore di un Pool d’urgenza  di una importante organizzazione internazionale nella Repubblica Centroafricana, ha recentemente passato un mese nella capitale Bangui. Non è facile comprendere cosa stia succedendo nel cuore dell’Africa: un conflitto religioso, un conflitto di potere? Quali manipolazioni di interessi contrastanti si scontrano in un territorio dove si trovano uranio, oro, diamanti, petrolio e acqua? Potere economico o potere religioso per conquistare il potere economico?

Il Direttore Scientifico: Maria Gabriella Pasqualini

Depuis le coup d’état du 24 mars 2013 qui a vu les rebelles de la Seleka occuper la capitale Bangui, destituer le président François Bozizé et déclarer Michel Djotodia le premier président musulman de l’histoire du pays, la RCA n’arrête de plonger dans la crise sécuritaire et humanitaire. Alors que certains medias parlent de conflit religieux et de génocide, la vérité cachée derrière cette explication simpliste est bien différente.

Les origines du mouvement Seleka

La Seleka, mot qu’en langue sango signifie union, se forme dans la zone nord-est du pays, zone traditionnellement moins peuplée, à majorité musulmane et négligée par tous les gouvernements qui se sont passés en RCA. Malgré son nom, la Seleka est un mouvement tout autre qu’uniforme et regroupe les ex-rebelles dissidents de l’UDFR (Union Des Forces pour le Rassemblement) et du CPJP (Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix), des groups rebelles mineurs, des criminels et coupeurs de route et des ex-soldats et mercenaires tchadiens, soudanais et ougandais. Le mouvement nait avec le but de contraster la politique de Bozozé et suite à l’échec des accords de Libreville en janvier 2013 pour la répartition du pouvoir et la reforme de l’armée, la Seleka renverse le gouvernement et monte au pouvoir à travers la force. Depuis le coup d’état, le mouvement des Seleka, divisé en groups et factions difficilement identifiables, s’est rendu coupable de violents attaques à la population et d’utilisation d’enfants soldats pour renforcer les files de la rébellion.

Hors de contrôle

Depuis la prise de pouvoir, le mouvement Seleka a été officiellement dissous par le président Djotodia qui a cherché, en vain, de mettre en place des campagnes de désarmement, démobilisation et réinsertion des membres de la Seleka avec les anciens FACA (Forces Armées Centrafricaines) pour créer des Forces Nouvelles. Mais la plupart des Seleka ont refusé de rendre les armes et réclament toujours leur mérite dans le coup d’état et la montée au gouvernement de Michel Djotodia qui s’est trouvé de plus en plus dans l’impossibilité de contrôler ses ex camarades. Les épisodes de violences de Bossangoa, Bouar et Bangui, ainsi comme les exactions dans tout le pays et les braquages dans tous les quartiers de la capitale, étaient un signe évident de l’impuissance du gouvernement de transition qui, a plusieurs reprise, avait demandé le soutien de la France.

Les autres parties en jeux

Pour contraster les exactions des Seleka, un mouvement civil d’autodéfense nommé Anti-Balaka se développe vers l’ouest du pays jusqu’à descendre vers Bangui dans le quartier si dit « combattant » de PK12 et connu pour être le cœur des souteneurs de l’ex président François Bozizé. Les anti-Balaka et les Seleka se sont battus plusieurs fois pendant le mois de novembre et plusieurs fois se sont menacés d’affrontement dans la préfecture de Bouar et dans la sous-préfecture de Yaloké, où pas mal de fois les représentants religieux ont joué un rôle de pacificateurs. Les anti-Balaka sont passés de mouvement d’autodéfense à mouvement d’attaque.

Pour faire face à la recrudescence des actes de violence, la FOMAC (Force de Maintien de la paix de l’Afrique Centrale) a été envoyée en RCA pour patrouiller le pays et décourager les attaques entre les deux mouvements et vers la population. Malgré que les centrafricains ont bien accepté le soutien de la FOMAC, quelque chose dans sa structure n’a pas convaincu ni la population ni les organisations internationales. La FOMAC est formée de contingents provenant de Gabon, Cameroun, Congo RD et Tchad, le seul, ce dernier, objet des critiques et mal perçu par les centrafricains. Les tchadiens, surtout dans le nord du pays, représentent une caste intouchable et protégée par les Seleka dont la majorité de ses membres dissidents est d’origine tchadienne. Depuis son déploiement, la FOMAC a subi des désertions et des vols de la part des composants tchadiens de la force de peacekeeping africaine, souvent partis pour se rejoint aux Seleka, et donc la population continue à accuser le Tchad d’ingérence dans le territoire et cause des violences interreligieuses. La FOMAC aurait du être remplacée par la MISCA (Mission de Soutien à la Centrafrique) qui agit sous l’égide de l’Union Africaine, déjà au mois d’octobre.

Au mois de novembre, la situation dans le pays avait pris une direction difficilement classifiable. Djotodia appelait plusieurs réunions internes et externes, dont la plus important en début de novembre, où le président tchadien Deby a fait remarquer gravement son absence. A partir de cet épisode là, on a assisté à plusieurs événements. Dans les villages déjà ciblés par les Seleka un nouveau group armée, inconnu, apparaissait, bien équipé, dont certains membres parlaient sango et d’autres français, qui ne menaçait pas la population mais qui, au contraire, la rassurait sur l’imminent élimination des Seleka. Au même temps, de nombreux groups Seleka étaient vus quitter Bangui et d’autres grandes villes en camionnettes et 4×4, et se diriger vers les zones frontalières, mouvements qui coïncidaient avec l’augmentation des braquages, pillages, enlèvements et tortures dans tout le pays. Quelques tentatives d’invasion du coté camerounais a été effectué, avec des villages brulés par les Seleka mais tout de suite repoussés en RCA par la police de frontière camerounaise. L’armée française se renseignait sur la situation dans tout le pays, augmentait la fréquence des patrouilles dans la capitale, tandis qu’au palais présidentiel l’angoisse régnait visiblement et les rumeurs sur le fait que Djotodia craignait un coup d’état par main française se diffusaient dans la région.

Avec son contingent d’environ 600 unités, l’armée française détient le contrôle de l’aéroport de Bangui M’Poko depuis longtemps, vu que son mandat était celui d’assurer l’accès aux ressortissants français et de patrouiller la ville de Bangui suite à la recrudescence des épisodes de violence. Déjà au mois de juin la situation dans le pays commençait à s’empirer, avec plusieurs braquages en ville de voitures 4×4 et attaques aux habitations des ONG et organismes internationaux pour en dérober le staff. Les affrontements entre Seleka et anti-Balaka sont devenus plus en plus fréquent avec plus de population déplacée et refugiée en brousse. Les hôpitaux pillés pendant le coup d’état n’ont pas eu le temps de se remettre en marche et la situation sanitaire est devenue de plus en plus catastrophique. Suite à ces éléments constatés sur place et l’appel au soutien du gouvernement Djotodia, l’armée française a décidé de changer son mandat en défense active et de doubler les unités de son contingent dans le pays déjà au mois d’octobre, quand les médias n’étaient pas encore concentrés sur la dégradation de la RCA.

La nuit entre le 4 et le 5 décembre la ville de Bangui assiste à ce qu’on attendait déjà le 1 décembre, jour de la fête nationale. Les Seleka et les anti-Balaka s’affrontent ouvertement dans la capitale, en jetant la population dans la panique et en faisant plusieurs morts et blessés. Les habitants des quartiers cibles se renversent dans l’aéroport pour chercher protection et la situation sécuritaire et humanitaire rejoint son apique de gravité. La France intervient avec la mission Sangaris dont le but est de désarmer tous les groupes armées. Le bilan reste grave, deux soldats français tués, environ 400 cadavres dans les rues.

Manipulation et intérêts

Dans un pays à majorité chrétienne où la cohabitation entre les catholiques et les musulmans a toujours bien marché, le conflit à caractère confessionnel est une manipulation dangereuse des medias et de certains intérêts dans la région. Les centrafricains définissent « musulmans » les Seleka et en particulier les membres tchadiens de ce mouvement, les plus cruels et les plus mal perçus par la population. Les medias, par contre, ont manipulé cette situation pour attirer l’attention vers la RCA en parlant de génocide et guerre interreligieuse. La France, présente dans le territoire depuis son indépendance et toujours impliquée dans la situation politique de ce pays pour garder ses intérêts, cherche à justifier une intervention, totalement nécessaire à ce stade là, à travers la crainte d’un nouveau Rwanda, théorie qui ne peut pas s’appliquer à la RCA, historiquement et traditionnellement différente du petit pays de l’Afrique de l’Est. Même discours pour le Tchad. La manipulation pour arriver à la déstabilisation est un bon moyen pour le pays voisin de contrôler les ressources naturelles dans son propre territoire à la frontière avec la RCA et si le cas profiter aussi de celles-ci au delà. Deby, président de la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale) et président du pays voisin avec plus d’intérêts à défendre et ressources à découvrir, est perçu comme le premier manipulateur de la situation en RCA et la France comme le messie sauveteur. Mais ni l’un ni l’autre interviennent ou déstabilisent sans une raison, et la RCA en a plusieurs : uranium, or, diamants, pétrole, eau.

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