Gouvernement Touadera : quel avenir pour la République Centrafricaine ?

Gouvernement Touadera : quel avenir pour la République Centrafricaine ?

Catherine Samba-Panza

Catherine Samba-Panza

Arrivano sulle nostre coste tanti giovani africani provenienti da paesi dell’Africa subsahariana. Continuando nel cercare di spiegare quel che accade in territori lontani e sconosciuti di seguito un articolo che spiega l’attuale situazione nella Repubblica Centroafricana.

Il Direttore scientifico: Maria Gabriella Pasqualini

Après des années de violences qui ont fait beaucoup de morts et de déplacés dans tout le pays, la République Centrafricaine voit les élections présidentielles se dérouler enfin dans le calme.

Le 14 fevrier 2016 Faustin-Archange Touadera, ancien premier ministre, gagne au deuxième tour électorale sur l’autre candidat, Anicet-Georges Dologuele, lui aussi ancien chef du gouvernement, avec le 62,71% des suffrages. Le pays semble être sur le bon chemin pour la démocratie. Mais la paix est bien loin de la réalité.

 

Un passé de coups d’Etat et violences

En mars 2003 le président François Bozizé est renversé par Michel Djotodia et les rebelles de la Séléka. Bozizé lui-même avait pris le pouvoir par un coup d’Etat en 2003 en profitant d’un voyage à l’étranger du président Patassé. Son autorité avait commencé à vaciller après sa réélection à la présidence en 2011. Le résultat des élections avait été fortement contesté et le mécontentement dans la région au nord du pays, toujours hors du contrôle du pouvoir centrale, avait commencé à fermenter jusqu’au moment où plusieurs mouvements de rébellion se sont unis dans la Séléka –    « alliance » en sango. La signature d’un accord de paix n’empêche pas à la Séléka de prendre Bangui et renverser Bozizé. Michel Djotodia s’autoproclame président pour une période de transition de trois ans. Mais Djotodia se révèle bientôt incapable de tenir les rênes d’un mouvement si hétérogène, composé de mercenaires étrangers, coupeurs de route, malfaiteurs. Les groupes de la Séléka donc commencent à agir sans contrôle et surtout contre les civiles. Pillages, massacres, violences dans les villages forcent la population à fuir dans la brousse. La crise humanitaire rejoint son maximum quand le mouvement chrétien d’autodéfense des anti-balaka (les anti-machette) se crée et le conflit prend une forme absurdement religieuse. La crise humanitaire éclate. On compte environ 400.000 déplacés internes et presque 70.000 refugiés dans les pays voisins. La France alors déploie 1200 soldats dans la mission Sangaris dans le but de rétablir le calme et la sécurité, notamment de l’aéroport et des axes principaux où doivent transiter les convois humanitaires, dans l’attente d’une transition politique. En décembre arrive l’aval de l’ONU et la Mission Internationale des Nations Unies de Soutien à la Centrafrique (MINUSCA).

La Transition de Catherine Samba-Panza

En janvier 2014 Michel Djotodia, déclaré président de la transition, est poussé à démissionner à cause des violences continues dans tout le pays. A sa place Catherine Samba-Panza, déjà maire de Bangui, est nommée présidente de la transition par le Conseil National de Transition, le parlement provisoire centrafricain, jusqu’aux élections envisagées en 2015. Elle n’est pas affiliée à aucun parti politique et est soutenue par beaucoup de pays étrangers. Son but réconcilier un pays en guerre, dégradé, qui « est descendu aux enfers », et organiser des élections crédibles. Ses appels aux miliciens ex Seleka et anti-balaka à déposer les armes donnent de l’espoir à la population à travers une politique du dialogue. Mais la tache est lourde et les groupes hostiles à la paix continuent avec des attaques périodiques. Son mandat se termine avec l’élection de Faustin-Archange Touadera.

Tourner la page sera-t-il possible ?

La tache pour Touadera et son gouvernement se montre tout autre que facile. Le poids sur le dos de ce nouveau gouvernement est bien lourd. Trop de violences et points sombres. Les affrontements entre les ex-Seleka et les anti-balaka continuent périodiquement depuis janvier. En début d’année plusieurs villages pillés, une dizaine de morts et des centaines de déplacés dans les zones de Batangafo, Paoua, Bouar et Bambari. Au mois de mars douze personnes ont été tuées par des hommes armés à Bambari, ville à 300 km de la capitale. Au même temps, dans la ville de Alindao la disparition de deux jeunes musulmans avait provoqué des affrontements entre les deux groupes antagonistes. Les violences communautaires ne cessent pas malgré des pactes de non agression. Récemment un autre événement très grave touche le secteur de l’humanitaire en RCA : le 18 mai des véhicules de l’ONG Médecins Sans Frontières est attaqué par des hommes armés dans le village de Kouki, à 82 km au nord de Bossangoa. A bord se trouvaient du personnel de l’ONG et des patients. Tous ont été dépouillés de leurs effets, les médicaments ont aussi été emportés et l’un des chauffeurs de ce convoi a été tué. Un fait qui mine sérieusement la sécurité du pays et le travail des operateurs humanitaires, fondamental pour répondre aux besoins sanitaires de la population qui souffre toujours pour le manque de structures de santé. Autre héritage lourd sont les accusations de viols de mineurs par des militaires français et des casques bleu de la MINUSCA. Des enquêtes sont en cours. Le président Toudera devra travailler durement pour reconstruire la paix, la justice – l’impunité règne depuis des années – relancer l’économie. Un premier pas a été fait par l’exportation du premier stock de diamants un an après la levée partielle de l’embargo sur l’exportation des diamants centrafricains, concernant la zone de la Mambéré-Kadéi. L’exportation avait cessée officiellement depuis le coup d’état. La Centrafrique a été autorisée à exporter son diamant en provenance de la région de l’ouest et du sud-ouest. Le ministère des mines a aussi décidé d’exporter les diamants bruts de Berberati vers Bangui, en 2015, pour être soumis au contrôle avant son exportation sur le marché mondial. La Centrafrique avait été suspendue du processus de Kimberley en avril 2013, après le coup d’Etat contre le régime Bozizé où des rebelles de l’ex-Séléka étaient accusés d’exploiter les ressources diamantifères pour financer la guerre sans aucune tutelle des mineurs locaux, y compris des enfants, forcés à travailler dans des conditions de danger. Bien qu’en 2015 les violences à Bangui ont reculées, dans certaines régions de la RCA les groupes armés sont encore actifs et le banditisme rende la situation sécuritaire très volatile. On ne peut qu’observer ce que le gouvernement élu et la Communauté Internationale seront capables de faire pour reconstruire ce pays aussi riche que malheureux.

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Repubblica Centrafricana (Courtesy of The General Libraries, The University of Texas at Austin).

Repubblica Centrafricana (Courtesy of The General Libraries, The University of Texas at Austin).

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